Automobile : Trump veut revoir des normes, les constructeurs ravis
Le président américain Donald Trump devait annoncer mercredi, à l'occasion d'un déplacement à Detroit, un réexamen des normes de consommation des véhicules neufs, une initiative que les constructeurs automobiles ont salué avec force par avance.
M. Trump va annoncer que les objectifs fixés par l'Agence de protection de l'environnement (EPA) pour la période 2022-2025 allaient être suspendus pour permettre une nouvelle période de consultation, a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat.
Selon la Maison Blanche, la décision a été prise à la hâte dans les derniers jours de l'administration Barack Obama sans prendre en compte la réalité du marché, les contraintes des différents acteurs du secteur ou encore les attentes des consommateurs.
"Le grand public n'a pas eu véritablement l'occasion de donner son avis", a souligné ce responsable.
Les dirigeants des grands groupes automobiles ont immédiatement "applaudi" cette décision qu'ils avaient appelé de leurs voeux dans un courrier adressé au nouveau président il y a quelques semaines.
"Après tout, ces décisions ont un impact sur les plus de 7 millions d'Américains dont l'emploi dépend du secteur automobile", ont-il souligné dans un communiqué.
La loi américaine CAFE (Corporate Average Fuel Economy) impose aux constructeurs une moyenne de consommation par mile parcouru - régulièrement révisée - pour l'ensemble de leurs gammes. Ce texte les contraint de fait à produire des modèles sobres pour continuer à pouvoir en vendre des plus gourmands comme les SUV (4X4 de ville) et les pickups (camionnettes à plateau).
À l'unisson, les organisations de défense de l'environnement ont, elles, dénoncé l'initiative de la Maison Blanche, y voyant un retour en arrière dans la lutte contre le changement climatique.
"Cela ne fait aucun doute: les normes actuelles sont raisonnables et réalisables", a estimé Kristin Igusky, du World Resources Institute.
"Le secteur des transports a dépassé le secteur de l'énergie comme source principale de pollution pour le climat aux États-Unis, il est indispensable de réduire les émissions (de gaz à effet de serre) des véhicules", a-t-elle ajouté.
Depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier, Donald Trump martèle sa volonté de supprimer nombre de réglementations fédérales sur l'environnement qu'il juge inutiles, estimant qu'elles sont un obstacle aux créations d'emplois sur le sol américain.
Il a nommé chef de l'EPA Scott Pruitt, qui en tant que procureur général de l'Oklahoma fut l'un des plus farouches détracteurs de cette agence.
La semaine dernière, ce dernier a affirmé, à rebours du consensus scientifique sur le sujet, que la hausse des émissions de gaz à effet de serre n'était pas un facteur déterminant dans le changement climatique en cours, provoquant un véritable tollé.
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